5 avril 2021 : Adieu Peter
En ce dimanche de Pâques, nous avons dû laisser notre mascotte Peter s’en aller vers l’arc-en-ciel… Il est parti dans la dignité, entouré d’amour et de bienveillance.
Peter était l’emblème du refuge, le chef des chèvres, celui qui nous faisait tant rire au quotidien, celui qui nous apaisait lorsqu’on le regardait, celui qui accueillait chaque nouveau venu avec bienveillance et qui les guidait dans le cheptel…
Nous nous sommes battus corps et âme pour le sauver : Clinique Valesia, Tierspital de Berne, SSPR, lectures diverses, médicaments naturels, chimiques, etc… rien n’y fera.
Peter était arrivé chez nous en 2018 avec Ferdinand et Watson. Ils étaient tous les trois parasités au maximum à leur arrivée : vers gastro-intestinaux et pulmonaires. Ils avaient des pneumonies à répétition à cause de ces parasites.
Durant leur première année de vie, on s’est démené aux côtés des vétérinaires qui nous ont soutenus et ont tenté de contrer ces parasites et ces pneumonies. On a finalement vaincu le parasitisme chez les autres. Mais Peter a développé une résistance aux vermifuges et antibiotiques malgré un changement régulier de molécule… Tout a été fait dans les règles de l’art mais quand la nature ne veut plus… on ne peut pas lutter contre.
Lorsque l’on récupère des chèvres, la plupart sont parasitées. C’est le plus grand challenge du refuge : réussir à les déparasiter ! Nous avons un bon 95% de réussites dans ce job-là, mais on se sent terriblement impuissant face aux échecs…
Le parasitisme chronique et la résistance aux vermifuges est un véritable fléau chez les caprins et ovins. Le mieux pour y palier, est de faire des tournus de parc, du pâturage mixte, de ne pas vermifuger systématiquement mais en faisant une coprologie au préalable, de sortir du cheptel la chèvre que l’on soupçonne être malade, donner du sainfoin/sèneçon, d’éventuellement ne pas les mettre à l’herbe s’il n’y a pas possibilité de faire un tournus régulier, et leur donner du foin de qualité en râtelier pour éviter qu’ils ingèrent les parasites en broutant…
Et surtout quand il y a un nouvel arrivant, l’isoler durant 10 jours au moins, faire une coprologie et déparasiter ainsi que vermifuger au besoin avant de le mettre avec le reste du cheptel. Tout ça, c’est ce qu’on a toujours fait pour les protéger.
Faucon
Le matin du 26 novembre 2021, notre licorne adoré, notre Faucon d’amour, s’est envolé dans les étoiles. Il est désormais sur le pont de l’arc-en-ciel à papillonner avec sa dulcinée Manouschka qui l’attendait là-haut…
Faucon avait trois tumeurs dans l’œil. Tout s’est péjoré très vite, en quelques jours, nous ne pouvions pas le laisser souffrir ainsi.
Après plusieurs avis vétérinaires, dans l’espoir d’un miracle… nous avons dû s’y résoudre… et prendre notre courage pour appeler le vétérinaire et fixer ce moment fatidique…
Ce cheval a appris à toutes les personnes qui avaient peur des équidés, qu’elles pouvaient avoir confiance en eux.
Il nous a tant appris en sept ans… arrivé à tout juste trois ans, le jour de Noël… à nous, ainsi qu’à ses comparses, il les a guidés, rassurés, parfois embêtés, mais surtout il les a aimés comme il savait si bien le faire. Naturellement, spontanément.
Nous remercions les personnes qui l’ont rencontré et qui l’ont côtoyé chaque jour de l’avoir laissé être qui il était sans artifice, avec son hyper sensibilité, sa douceur et son courage à toute épreuve. Sa bêtise aussi parfois !
Nous sommes à la fois effondré.e.s et à la fois « heureux.ses » : heureux.ses de lui avoir offert cette fin digne, heureux.ses qu’il ait fini sa vie entouré d’amour et de bienveillance, heureux.ses qu’il ait fini dans nos bras et pas dans l’estomac de quelqu’un. Heureux.ses de l’avoir rencontré surtout, il a changé tant de choses dans nos vies à tou.te.s !
